Pour pouvoir fabriquer le piège, il a fallu plusieurs dizaines d’heures au service production d’aapidée. Les élèves ont conçu l’objet en 3 dimensions et créé un fichier stl compatible avec l’impression 3D.
Le piège A.H.T (Asian Hornet Trap) est une création de la Mini-Entreprise aapidée. Aussi, il fait l’objet de mesures de protection auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (Inpi).
La production du piège par fabrication additive : impression 3D, utilise un filament d’Asa. Ce matériau traité contre les UV est adapté pour un usage durable en extérieur, malgré les intempéries.
FAQ
Quelques interrogations ?
Pourquoi le piège doit-il permettre de capturer les frelons asiatiques mais pas les frelons européens ?
Le frelon asiatique est une espèce invasive accidentellement introduite en France (probablement en 2004 dans le Sud Ouest). Sans prédateur naturel, il étend son aire de répartition aux dépends de nombreux insectes, dont les abeilles.
Le frelon européen a toute sa place dans les réseaux alimentaires de nos campagnes et participe à la régulation des populations d’insectes tout en jouant un rôle de pollinisateur pour certaines espèces végétales (transport du pollen pour la fécondation).
Qu'est-ce qui permet d'attirer les frelons asiatiques pour les piéger ?
Nous pourrions vous dire que le piège est tellement beau que c’est son design qui fait tout le travail… mais ce serait faux. Cependant, sa couleur pourrait contribuer à son efficacité. En effet, d’après les observations de certains apiculteurs, le rouge aurait tendance à attirer les frelons asiatiques. Cela reste à confirmer, un partenariat avec Naturalia Environnement (un bureau d’étude) pourrait apporter des informations sur le sujet.
Le piège dispose d’un espace où installer un appât. Sur les conseils de l’ASAD49 (*), nous en recommandons de deux types :
- un appât liquide sucré de la fin de l’hiver jusqu’à la fin du printemps à une période où il y a peu de sucre dans la nature et que les reines fondatrices en cherchent. Le mélange vin blanc (pour repousser les abeilles) + bière brune (pour la fermentation) + sirop de cassis ou fruits rouges a fait ses preuves.
- un appât solide protéiné du début de l’été jusqu’à l’automne pour piéger les ouvrières qui cherchent à se développer et à développer la colonie. Viande crue, tête de poisson, restes de crevettes…
(*) ASAD49 : Association Sanitaire Apicole Départementale du Maine-et-Loire
Je dispose d'une imprimante 3D, où puis-je trouver le fichier STL pour produire mon propre piège ?
Le fichier STL du piège AHT est le résultat de plusieurs dizaines d’heures de travail (pas uniquement de CAO bien sûr) et n’a malheureusement pas vocation à être partagé librement. Si certains aspects de notre projet font écho à la culture des makers, le piège a été développé par une Mini-Entreprise dont le principe était de concevoir, développer, produire et commercialiser un produit.
Les Mini-Entrepreneurs ont été sensibilisés aux questions de protections industrielle et intellectuelle et leur création fait aujourd’hui l’objet de mesures de protection auprès de l’Inpi.
Avec le statut d’association, aapidée a pour ambition de continuer à développer le piège pour mettre pourquoi pas un jour sa production entre les mains d’une entreprise dans laquelle nous reconnaîtrions nos valeurs.
Où puis-je acheter un piège ?
Le piège était en vente, accessible pour tous, au printemps 2019. Désormais, son acquisition est réservée aux membres de l’association aapidée.
Vous pouvez tout à fait entamer une démarche d’adhésion (page dédiée accessible depuis le menu) pour vous équiper d’un piège (limite d’un par adhérent).
Un piège coûtait 30€ lors de son lancement. Aujourd’hui pour la même somme, on peut acquérir le piège tout en s’acquittant du coût de l’adhésion (5€ + 25€ de piège).
Réserver le piège aux adhérents nous permet de le diffuser auprès d’un public qui adhère au projet d’aapidée et qui sera donc à priori sensible au projet de science participative qui l’accompagne (remontées des données de capture pour analyse par un bureau d’étude).
Quand doit-on installer le piège pour capturer des frelons asiatiques ?
La période idéale de piégeage commence dès la fin de l’hiver et dure jusqu’à la fin du printemps. À cette période, on peut capturer les reines fondatrices pour les empêcher d’aller construire de nouveaux nids (à la fin de l”hiver et au début du printemps, seuls ces individus sont présents). Le piège permet normalement de ne capturer que les reines fondatrices de frelons asiatiques car les reines de frelons européens sont beaucoup plus grosses.
Les ouvrières de frelons européens, qui sortent à partir de juin, ont une taille qui se rapproche de celle des frelons asiatiques, mais notre piège (et les dimensions de ses ouvertures) s’inspire de ceux construits par des ruchers écoles dont le piégeage sur plusieurs saisons montre que le nombre de frelons européens piégés est négligeable (quelques individus plus petits).
En été, on ne piège que des ouvrières. On n’empêche pas l’installation de nouvelles colonies mais si on a des ruches chez soit ou à côté, piéger les ouvrières contribue à protéger les ruches.
Participer à défendre l'environnement en produisant des pièges en plastique n'est-il pas contradictoire ?
Nous avons choisi ce matériau justement parce qu’il est durable. Cela pose problème quand des déchets plastiques sont abandonnés dans la nature, mais ici nous nous reposons sur cette propriété pour produire un piège qui permettra de capturer des frelons asiatiques et donc de protéger la biodiversité pendant plusieurs années.
Conscient de cette question du plastique, nous nous sommes investis dans plusieurs opérations pour compenser notre production : entre des opérations de ramassage des déchets et une collecte de bouteilles plastique menée au collège (+125kg collectés), c’est la production de plus de 500 pièges qui est compensée.
Enfin, contrairement à d’autres pièges faits de bois, métal et plastique, le nôtre ne se compose que de ce dernier matériau, une fois qu’on souhaite ne plus l’utiliser, il peut rejoindre les filières de recyclage (container pour plastique) sans opération de démontage.
Notre démarche semble avoir convaincu puisqu’un jury de professionnels nous a décerné le prix national de la Responsabilité Sociale et Environnementale à l’occasion de la finale du championnat national des Mini-Entreprises (Lille, 4/07/2019).
Comment se passe une impression 3D et combien de temps faut-il pour fabriquer un piège ?
Plutôt que de parler d’impression 3D, les professionnels du secteur parlent de fabrication additive. En effet, le piège est fabriqué par un dépôt progressif de matière. On charge un filament plastique dans la machine, elle le fond (autour de 250°C) et le dépose en plusieurs couches en suivant un programme déterminé par l’analyse du fichier 3D (format stl). L’empilement de ces couches finit par donner le piège.
Le piège se compose de deux parties, il est donc produit en 2 temps :
- la fabrication du corps de piège demande environ 19h. Cela correspond au dépôt de 220g de matière
- la fabrication du fond (partie qui reçoit l’appât), qui représente 90g de matière, prend près de 6h
Au final, avec une machine, il faut donc environ un jour complet pour produire un piège de 260g (+50g de matière qui servent à fixer les pièces sur le plateau de la machine)